Ville intérieure d’Haïti, Saut-d’Eau est une terre fertile où l’eau jaillit de partout. Située à 65 kms de Port-au-Prince, elle possède une large couverture végétale, mais surtout des chûtes d’eau impressionnantes auxquelles elle doit sa renommée.
Située à l’Est d’Haïti, dans le Bas plateau Central, Ville Bonheur ou Saut-d’Eau dispose d’énormes potentialités pour devenir une destination touristique de prédilection.
Saut-d’Eau possède une couverture végétale riche et diversifiée. Ses quatre sections communales, Rivière canot, La Selle, Coupe Mardi gras et Montagne Terrible, abritent chacune une mini forêt. Le Haut Saut d’eau est réputé pour sa luxuriante et diversifiée couverture végétale. Récemment, le Ministère de l’Environnement l’a décrété Parc Naturel et il est depuis lors surveillé par des agents du ministère
La majeure partie des terres de la commune de Saut d’Eau est bien irriguée. Cet arrosage favorise le développement de la production agricole, notamment des céréales et des fruits. L’élevage occupe aussi une partie importante de la vie des habitants de ce coin paisible d’Haïti.
Outre ses potentialités agricoles et végétales, cette commune dispose des sites capables d’attirer des touristes. Par exemple, des zones comme Marotière et Doco possèdent chacune une grotte à réputation mystique.
Autres sites majeurs : « Saint-Jean », avec ses eaux « guérisseuses », ses rochers et ses arbres séculaires ; des Chûtes géantes, avec leurs eaux en cascade arc-en-ciel et leurs arbres séculaires; les sites de « l’Immaculée », de « Calvaire » et de Palmes. Ce dernier site étant un lieu d’adoration aux eaux également « guérisseuses ».
« Des chutes géantes aux lieux dits mystiques ou miraculeux, Saut d’Eau a de quoi s’enorgueillir. Elle dispose de potentialités susceptibles d’attirer de nombreux visiteurs venant y rechercher la paix intérieure », a soutenu, Charles Luckelin, juge suppléant et citoyen de la ville.
Haut lieu de pèlerinage.
Haut lieu de pèlerinage.
La ville est devenue un lieu de pèlerinage assez fréquenté depuis qu’en 1948, selon une légende assez répandue, la Vierge y aurait fait une apparition. Un sexagénaire nommé Fortuné partit de Trianon, localité de Mirebalais, à la piste de son cheval égaré, aurait vu à Palme, petite forêt de palmiers et de fleurs sauvages, l’image d’une dame qui, sous une couronne étoilée frappée de l’inscription : Virgo Monte Carmelo, Ora Pro Nobis, portait dans ses bras un enfant.
En effet, la ville est devenue un lieu de pèlerinage assez fréquenté depuis qu’en 1948, selon une légende assez répandue, la Vierge y aurait fait une apparition. Un sexagénaire nommé Fortuné partit de Trianon, localité de Mirebalais, à la piste de son cheval égaré, aurait vu à Palme, petite forêt de palmiers et de fleurs sauvages, l’image d’une dame qui, sous une couronne étoilée, portait dans ses bras un enfant.
Des propos du révérend père Wilcoxson Sainvil, en charge de la paroisse de cette ville, semblent accréditer la thèse de l’apparition et des pouvoirs dont disposerait cet endroit. Il qualifie d’ailleurs Saut d’Eau de cité mariale. Et selon lui, « il est très difficile qu’une prière adressée à la Vierge à Saut d’Eau soit vaine ». Il déclare même avoir été guéri miraculeusement d’un ulcère d’estomac, le 16 juillet 2008.
Aussi, par an, la zone connait quatre grands moments de pèlerinage. Il s’agit des Pâques, de la fête de Mont-Carmel, le 16 juillet, de « Petit juillet » célébré le premier dimanche d’août et de la célébration de « Notre-Dame de la Merci », en septembre. Ces événements, à l’exception de la fête patronale du 16 juillet, attirent par an quelque 20.000 visiteurs.
Haut lieu de mysticisme, le site de Palmes est censé abriter aussi des esprits du vaudou. « Les arbres de Bas Palmes sont habités par des esprits tels Bossou, Erzulie Dantor, Erzulie Freda. Les eaux des cascades, lieu de bain de la Vierge, sont miraculeuses», a déclaré le Hougan , Guerrier André.
Saut d’Eau, acquis et perspectives
La commune est aujourd’hui désenclavée et cela ne peut que contribuer à son bonheur. On y accède de Port-au-Prince à partir de la route de Titanyen, longue de 27 kilomètres. Cette route a été réhabilitée à la grande satisfaction des Saudelais par le Centre National d’Équipements (CNE). Par ailleurs, cinq millions de gourdes vont être investies pour la réhabilitation de la route de Nyrva qui relie Saut d’Eau à la Croix des Bouquets (Commune au Nord de Port-au-Prince) d’une longueur de 12 kilomètres environ, ainsi que la route Mirebalais-Saut d’Eau.
La ville dispose en moyenne de trois motels. Deux autres sont en construction et seront fonctionnels avant le 16 juillet 2010, si l’on en croit leurs propriétaires. A côté de ces auberges, les ménages offrent leurs maisons en location aux pèlerins et visiteurs de Saut d’Eau.
Une capacité d’accueil qui, pourtant, reste très en deçà de la forte demande en période de pèlerinage. Souvent, le presbytère et la cour de l’église catholique sont transformés en abris de fortune.
Les dignitaires religieux de la zone ont annoncé pour bientôt la construction d’une auberge au standard international. Un vaste terrain a été acquis à cet effet. Il manque pour l’instant les fonds nécessaires à sa construction. Les responsables catholiques envisagent aussi de commercialiser l’eau « miraculeuse » des cascades, au bénéfice de la communauté.
D’autres projets de développement sont en gestation. Le 16 juillet 2009, la Communauté intégrée pour le désenclavement et le développement des municipalités du Bas Artibonite et du Bas Plateau (CIDMUBAP), constituée de 15 mairies, a soumis un projet de construction d’une usine hydro-électrique à Saut d’Eau. L’exécution de ce projet coûterait environ 10.millions de dollars américains. La construction d’un parking municipal est aussi envisagée.
De plus, il est prévu qu’à partir de l’année 2010, l’accès aux sites touristiques de la ville sera payé. L’adjoint au maire, Jean Baptiste Robert Sténio, estime « qu’il est temps que la ville profite de ses potentialités et richesses pour se développer ».
Par ailleurs, les autorités de la ville invitent la communauté scientifique d’Haïti et d’autres à venir explorer les grottes et voûtes de ville Bonheur pour d’éventuelles études archéologiques. Et pour permettre le développement du tourisme écologique, elles exhortent le pouvoir central à intégrer Saut-d’Eau dans ses priorités en renforçant notamment ses infrastructures.
Saut d’Eau, ce magnifique coin d’Haïti, peine encore à devenir une magnifique destination touristique. Souhaitons que sa beauté naturelle et les efforts en cours ne tardent pas à en faire un petit paradis sur terre.
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