samedi 15 octobre 2011

La MINUSTAH assiste la mairie de Port-de-Paix dans le nettoyage de la ville

La MINUSTAH assiste la mairie de Port-de-Paix dans le nettoyage de la ville

mardi 11 octobre 2011

Port-de-Paix : nouveau deuil infernal!Port-de-Paix : nouveau deuil infernal!


Port-de-Paix : nouveau deuil infernal!

Les nouvelles de la mort sauvage, subite, sans vergogne, impitoyable, cruelle de la mort de Me Thélus Henri Max sont parvenues à ses plus proches, ses congénères et  ses amis, ses connaissances et ses collègues, y compris à ceux qui l’ont à peine connu, tel un coup de masure reçue en plein dans le mil et au visage. Comme une trainée de poudre, tel un feu qui suit les traces et ramifications de la gazoline, les nouvelles se sont répandues dans la ville de Port-de-Paix. Grande est la stupéfaction ! Avant de dégager les moindres murmures, chacun est resté comme cloué au pilori, devenu aphone avant de récupérer son droit d’expression.
Au courant de l’après-midi du 10 octobre, à l’instar des fauves des traits d’ombre de l'au-delà se sont jetés sur lui. Le foyer intérieur ne jette plus que de pâles et tremblantes lueurs ; le voilà qui s'affaiblit encore, puis s'éteint. Et maintenant, tout ce qui, en cet être, attestait la vie, cet œil qui brillait, cette bouche qui proférait des sons, ces membres qui  s'agitaient, tout est voilé, silencieux, inerte. Sur cette couche funèbre, il n'y a plus qu'un cadavre ![1] Thélus Henri Max, l’éloquent avocat et professeur de carrière est mort !

Le nouveau délégué l’avait choisi comme son conseiller pour avoir occupé ce poste pendant 6 années consécutives. Emmanuel Rémy, Gros Manno pour les intimes pleure le départ de Me Thélus comme un enfant orgueilleux humilié par ses pairs. « Port-de-Paix est foutu, il a perdu deux hommes de valeur en moins de deux trimestres. Je transmets à ses proches mes plus sincères condoléances », a-t-il déclaré les larmes aux yeux.

Au cours de la soirée du 9 octobre, feu Henri Max a fait une crise de tension artérielle qui a affecté son cerveau. Vu la complexité de son cas, sa famille et une horde de médecins de la cité l’ont hospitalisé au Cimetière, pardon, à l’hôpital Immaculée où ses proches sont restés éveillés auprès de lui tandis qu’il se perdait totalement dans le chaos de son inconscience quasi définitive, comme on se perd dans les catacombes de Naples. 

Son état de santé critique et affaibli ne garantissait pas son transfert vers un hôpital de la Capitale équipé et où le personnel médical dispose d’appareillage nécessaire pour affronter les défis de la petitesse humaine. Ces moments où même les plus grands hommes ne valent même pas une mouche. Ses durs moments où de grands hommes n’ont pas eu la chance de mourir une belle mort, ou tout simplement d’observer le rituel pour bien mourir.
La Cité Capois Lamort, Port-de-Paix, s’est réveillée avec une sueur très froide dans le dos. Sans aucun besoin de canicule, il est tombé sur la ville une malédiction en mode chaleur qui atrophie les membres de chacun. Tandis qu’il a plu presque toute la nuit, les gens ont chaud pourtant, une sorte de chaleur d’une pure controverse ressentie de manière glaciale hydrolyse le sang des fils authentiques de la ville de Port-de-Paix : Me Henri Max est en comma, à la suite d’un malaise qui l’a fait transporter à l’hôpital Immaculée.
Me Thélus Henri Max, avocat de carrière, ancien commissaire du gouvernement pendant tout la période du coup d’Etat de 1991, jusqu’au retour démocratique de Jean-Bertrand Aristide, a fait une longue carrière en justice. Il est élu très récemment bâtonnier de l’ordre des avocats du Nord-Ouest en aout 2011. Il a occupé le poste de représentant du pouvoir exécutif de 2004 à 2010 avant d’être remplacé par un autre brillant frère et collègue, lui aussi respecté pour ses improvisions dialectiques dans la langue de Voltaire.
Professeur de carrière, Henri Max enseignait dans plusieurs collèges et lycées de la ville. Ce père de deux filles occupait également la fonction de deuxième plus haut personnage à la faculté de droit et des sciences économiques de Port-de-Paix. Cet ancien footballeur très connu et membre de la Rotary Club, nous a quittés à l’Age 55 ans et 364 jours.   
                                                                               

Au revoir, Me Thélus!


[1] Leon Denis, Après la mort.

lundi 10 octobre 2011

Le Matin, 7 octobre - Conille !

Editorial
Haïti a, enfin, un Premier ministre. Des lueurs d’espoir. L’horizon se dégage. Pour la
reconstruction. Pour les sinistrés du séisme. Mais l’aurore demeure crépusculaire. Rien n’est
définitivement joué. Le futur du gouvernement que va former Garry Conille est déjà très
incertain. Trop d’hypothèques. Trop de quiproquos. Trop de malentendus. La bonne volonté est
là. La compétence aussi, peut-être. Sur le fond, la légitimité constitutionnelle fait défaut. Eppur si
muove ! Malgré les dénégations des uns et des autres, le processus de ratification a tourné autour
d’une certaine illégalité. De manière déconcertante. Nous nous sommes tu, tout au long de ce
processus, sur l’éligibilité de l’aspirant Premier ministre. Justement pour ne pas donner
l’impression de vouloir barrer la route à un Haïtien capable, patriote et dévoué, dans un contexte
d’atonie gouvernementale, de nervosité sociale et de paralysie économique. Nous l’avons,
expressément, fait savoir à Garry Conille. En tête à tête. De même que nous lui avons fait part de
nos réserves d’ordre légal. Sans ambages. De toutes les façons, sachant que nos parlementaires,
dans leur grande majorité, ne votent, désormais, qu’avec leurs tripes, leur ventre, rien qu’au
bénéfice de leurs clans, et dans une disposition d’esprit tout à fait hors la loi, entretenir la
controverse autour de la candidature de M. Conille reviendrait, pour nous, à vouloir remplir le
tonneau des Danaïdes. Exercice de rhétorique futile, s’il en est, quand ce sont des parlementaires
soudards, peu traversés d’éthique républicaine, qui auront finalement le dernier mot. Le mot qui
s’impose en dernier ressort. Et ils l’ont eu, ce dernier mot. Les pieds sur la Constitution. Les
mains tout près du Trésor public. L’oeil sur le butin de guerre. La tête dans leurs poches. L’esprit
déjà à l’affût de nouveaux forfaits.
Maintenant que le choix de Martelly a été entériné par le Parlement, le temps réprouvé des
Anthony Phelps n’est plus. Pas question de se parler par signes. Il y a eu viol contre la loi-mère.
Chacun peut avoir ses petites ambitions personnelles. Politiciennes. Politiques. Citoyennes. C’est
légitime dans toute démocratie. Mais, dans une République, chacun ne peut se forger, à chaque
conjoncture, sa propre constitution au service de ses propres intérêts et de ses ambitions de
pouvoir. Avec les votes, au Sénat, des Joseph Lambert et des Kelly Bastien, Garry Conille va
devoir continuer, malgré lui, ce avec quoi Michel Martelly, candidat, avait promis au pays de
rompre : les compromissions de pouvoir permanentes et antirépublicaines. Une continuité de
l’ordre politique haïtien traditionnel qui fait que les citoyens respectueux de nos lois et
promoteurs de modernité se sentent toujours floués. Du Sartre. Mains sales. Du Balzac. Illusions
perdues.
Le Premier ministre Conille devra gouverner dans la modestie. Il est un canard boiteux qui
dirigera une équipe bancale. La cohésion manquera forcément. Il y a tellement d’intérêts
divergents. Tellement de faiseurs de rois qui, du Palais national au Parlement, tenteront de tirer la
corde de leur côté. Sa légitimité restera défaillante. Suspecte. Luttes acerbes de pouvoir et de
clans en perspective. Le ciment programmatique qui allie harmonieusement les contraires
politiques sera toujours déficitaire.
Il y a de ces mystiques qui ne s’improvisent pas au pouvoir. Deux coteries politiques, l’une
néojeanclaudiste, l’autre néolavalassienne, et qui se vouaient, dans leur version originelle, une
antipathie réciproque et sans bornes, s’allieront et s’entendront difficilement au pouvoir pour
donner des résultats. Introuvable synchronie. Il ne s’agira pas d’une cohabitation assumée et
dictée par les urnes. Ce sera plutôt une coexistence forcée entre deux chapelles qui jouent, l’une,
la carte de la survie au pouvoir par des transactions de toute nature, et l’autre celle d’une
renaissance, par des concessions involontaires, pour sauver un mandat, un agenda. L’agenda
d’une restauration voilée et encore mal articulée. Besoin de rémission, ici. Soif de rédemption,
là.
Difficile de dire, pour le moment, que Garry Conille a été une chance à prendre à n’importe quel
prix. Sa performance, son bilan nous le diront. Nous savons, cependant, que le président Martelly
et le Parlement, malgré de fortes réserves de maints secteurs et une opinion publique dubitative,
lui auront offert la noble opportunité de se faire valoir et de servir son pays à un niveau élevé de
responsabilité. Il est bien équipé, techniquement et intellectuellement, pour réussir. Il lui reste à
se montrer efficace et capable. Empathique et sympathique dans la conduite de la politique de la
nation.
Le pays attend de l’ordre dans les rues. Les parents, du pain pour leurs enfants. Les sans-abri, un
logis. Les investisseurs, de la stabilité. Les chômeurs, du travail. Les patriotes, la fin d’une tutelle
internationale camouflée. Sinon, le Premier ministre ratifié finira comme Jean-Max Bellerive.
Compétent, mais inefficace et objet de dédain. Il faudra, surtout, qu’il tienne à distance
respectable ses accointances internationales. À défaut, il passera comme Michèle D. Pierre-
Louis, éjecté par les jaloux du Palais. Il y a aussi les attentes des couches populaires affamées
auxquelles il faudra satisfaire prioritairement. Se faire sauter, en fusible, comme Jacques
Edouard Alexis, ce sera regrettable pour le pays et pour un jeune technocrate aussi prometteur
que Garry Conille.

Extrait du Journal Lematin du 7 octobre.
Le Matin, 7 octobre - Conille !

samedi 8 octobre 2011

Haiti est-elle un Etat souverain?

Dans une atmosphère très sereine, un public select constitué environ d’une centaine de personnes a suivi attentivement une conférence présentée par le politologue haïtien, Sauveur Pierre Etienne, à l’Alliance Française de Port-de-Paix, le soir du 8 octobre 2011. Cette conférence s’est déroulée sous le thème : Haïti est-elle un Etat souverain ? L’auteur de « Haïti Misère de la Démocratie » a conduit l’assistance jusque dans l’antiquité de la Rome, l’époque où cette dernière dominait le monde à titre de l’unique super puissance économique et politique de l’époque. En reprenant la théorie de Jean Bodin sur la souveraineté. Sans détour, le docteur en sciences politiques a répondu par la négative. Non, Haïti n’est pas souverain. C’est un Etat en faillite qui a totalement échoué à se constituer au même titre que d’autres nations. Il revient aux haïtiens de se réunir à travers un dialogue constant, franc et sincère pour récupérer la souveraineté d'Haïti. A suivre…