TEXTE OFFICIEL
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Ambassade
des Etats-Unis d’Amérique
Bureau
des Affaires Publiques
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Tabarre 41, Boulevard 15 octobre
Port-au-Prince, Haïti
Tél: 2229-8351 / 2229-8903
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Le 5 septembre 2013
Déclaration liminaire du Secrétaire d’État John Kerry
au sénat sur la crise en Syrie
4 septembre 2013
Département d’État des États-Unis
Bureau de la porte-parole
Le 3 septembre 2013
Bureau de la porte-parole
Le 3 septembre 2013
Texte
Déclaration liminaire du secrétaire d’État John Kerry
devant la commission sénatoriale des relations extérieures
devant la commission sénatoriale des relations extérieures
Le 3 septembre 2013
Washington, D.C.
Washington, D.C.
Le secrétaire
d’État John Kerry - M. le président, mesdames et messieurs les
membres de la commission, M. Corker, chef de file des sénateurs de l’opposition
à la commission, nous vous remercions vivement de nous recevoir aujourd’hui.
Nous nous réjouissons d’avoir l’occasion de vous présenter la vision du
président Obama à l’égard non seulement de cette opération, mais également,
comme le sénateur Corker s’en est enquis à raison, de la Syrie elle-même et de
la ligne de conduite au Moyen-Orient. M. le président, merci d’accueillir
Teresa. Il s’agit de sa première participation à un rendez-vous public depuis
le début du mois de juillet, et nous nous réjouissons tous de l’avoir à nos côtés.
À l’entame de
ce débat, il convient de souligner sans exagération, mesdames et messieurs mes
anciens collègues, que le monde n’attend pas simplement de voir ce que nous
allons décider. Il attend également de voir comment nous prendrons cette
décision – il attend de voir si dans un monde dangereux notre gouvernement peut
encore parler d’une seule voix. Le monde veut savoir si les États-Unis sauront
se montrer à la hauteur et modifier l’équation.
Comme vous
l’avez dit, M. le président, et comme vous l’avez-vous-même réitéré, M. Corker,
autoriser notre nation à entreprendre une opération militaire est évidemment
l’une des décisions les plus importantes, l’une des responsabilités les plus
importantes de cette commission et de tout sénateur pendant sa carrière
entière. Le président et le gouvernement vous savent gré d’avoir regagné aussi
rapidement la capitale pour aborder cette question et commencer, comme il se
doit, à vous pencher sur cette tâche avec beaucoup d’attention et de précision,
la seule manière d’évoquer le recours potentiel à la force militaire.
M. Corker, je
sais que vous voulez débattre, comme vous l’avez dit, des raisons pour
lesquelles la Syrie compte pour notre sécurité nationale et nos intérêts
stratégiques, au-delà des raisons humanitaires impérieuses. J’ai hâte de vous
les présenter cette après-midi de concert avec le secrétaire Hagel et le
général Dempsey.
Mais avant
tout, il importe d’expliquer aux citoyens américains pourquoi nous nous sommes
ici. Il importe que ceux qui ne disposeraient pas de tous les éléments
d’information en raison du week-end de la fête du Travail puissent avec nous
tous se concentrer sur les enjeux. C’est pourquoi le président des États-Unis a
décidé, contrairement à ce que beaucoup attendaient, de demander au Congrès de
s’associer à cette décision. En agissant de la sorte, notre nation est plus
forte.
Nous sommes
réunis, car, en dépit des nombreux avertissements lancés par le président des
États-Unis, le Congrès, nos amis et alliés dans le monde, et même par la Russie
et l’Iran, le régime Assad – et rien que le régime Assad, irréfutablement – a
perpétré une attaque chimique odieuse contre de ses propres citoyens. Nous
sommes ici, car un dictateur et l’entreprise personnelle de sa famille, dans
leur acharnement à s’agripper au pouvoir, ont délibérément contaminé l’air de
Damas avec un poison qui a tué des mères et des pères innocents et des
centaines de leurs enfants, eux dont la vie a été anéantie par du gaz à l’aube
du 21 août.
Chose
étonnante, certains, ici ou là, ont remis en question les preuves de cette
attaque contre la conscience. Ici, aujourd’hui, une fois de plus, je répète que
seule une volonté délibérée de ne pas voir la réalité en face peut conduire à
déclarer que les faits ne sont pas survenus comme rapportés, ou que le régime
n’en est pas l’auteur. Ces faits ont eu lieu – et le régime Assad en est
l’auteur.
Bien sûr, je
me souviens de l’Iraq. Le secrétaire Hagel s’en souvient. Le général Dempsey
s’en souvient tout particulièrement. Mais le secrétaire Hagel et moi et nombre
d’entre vous ici présents avons un souvenir particulier de l’Iraq, parce que
nous étions ici pour ce vote. Nous avons voté. C’est pourquoi Chuck et moi
sommes particulièrement attachés à ne plus jamais demander aux membres du
Congrès de voter sur la base de renseignements erronés. C’est pourquoi nos
services de renseignements ont passé les preuves au crible, encore et encore.
Nous avons déclassifié une quantité inédite d’informations. Et nous demandons
au peuple américain et au reste du monde de juger ces informations.
Nous pouvons
vous dire, au-delà de tout doute raisonnable, que nos preuves établissent que
le régime Assad s’est préparé à cette attaque, a donné des instructions pour
préparer cette attaque et a demandé à ses troupes de porter des masques à gaz.
Nous disposons d’éléments matériels établissant d’où et quand les roquettes ont
été lancées. Aucune roquette ne s’est abattue sur les zones contrôlées par le
régime. Aucune. Elles se sont toutes abattues sur des zones contrôlées par
l’opposition ou sur des zones contestées. Nous disposons d’une carte, de
preuves matérielles, montrant chaque point d’impact – ce sont là des éléments
concrets.
Quelques
minutes après l’attaque – 90, me semble-t-il, pour être précis, peut-être un
peu moins – des images abominables des dégâts occasionnés ont déferlé sur les
réseaux sociaux – des hommes et des femmes, des personnes âgées et des enfants,
gisaient sur le sol d’un hôpital, sans blessure, sans sang, mais tous morts.
Ces scènes de chaos humain et de désespoir ne sont pas fabriquées. Elles
étaient bien réelles. Nul n’aurait pu fabriquer de telles scènes.
Nous sommes
certains qu’aucun groupe d’opposition n’a ni les armes ni la capacité de lancer
une frappe de cette ampleur – surtout depuis le cœur du territoire tenu par le
régime. Pensez à la logistique, faites preuve de bon sens. Nos services de
renseignements nous disent, avec une confiance élevée, qu’après la frappe le
régime a ordonné d’arrêter, et a ensuite redouté ouvertement, nous le savons
bien, que des inspecteurs des Nations unies ne découvrent des preuves. C’est
alors que le régime s’est évertué à les détruire méthodiquement. Lors d’un
entretien avec son ministre des affaires étrangères, qui a soutenu que le
régime n’avait rien à cacher, je lui ai déclaré que si c’était le cas, le
régime devait autoriser les inspecteurs à travailler immédiatement et sans
entraves. Ce n’était pas le cas. Il ne leur a pas permis de le faire. Quatre
jours de bombardements se sont écoulés avant que le régime ne les autorise à
effectuer leur travail dans un cadre limité et prédéterminé. Nous savons
désormais que les échantillons capillaires et sanguins prélevés sur des
personnes dans les quartiers est de Damas ont révélé des traces de sarin.
Alors,
mesdames et messieurs mes collègues, nous savons ce qui s’est passé. Je veux
dire à tous les avocats, à tous les anciens procureurs, à tous ceux qui ont un
jour fait partie d’un jury – je peux vous assurer que nous le savons au-delà de
tout doute raisonnable, comme quand nous envoyons des gens en prison pour le
reste de leur vie.
Alors, nous
sommes réunis en raison des faits survenus il y a deux semaines. Mais nous
sommes également réunis en raison des faits survenus il y a près d’un siècle,
aux heures les plus sombres de la Première Guerre mondiale et parce qu’après
l’horreur du gaz comme arme de guerre, la grande majorité des pays du monde
s’est rassemblée pour déclarer, sans ambiguïté, que le recours à des armes
chimiques signifiait franchir une ligne tracée par la conscience, et qu’il
devait être proscrit à jamais. Au cours des années suivantes, plus de 180 pays
– y compris l’Iran, l’Irak et la Russie – en sont convenus et ont signé la
Convention sur les armes chimiques. Même des pays avec qui nous ne sommes pas
d’accord sur grand-chose ont accepté ce principe.
D’aucuns ont
tenté de laisser entendre que le débat que nous tenons aujourd’hui porte sur la
ligne rouge du président Obama. Je ne pourrais dire avec plus de véhémence que
c’est tout simplement faux. Ce débat porte sur la ligne rouge du monde, sur la
ligne rouge de l’humanité, et c’est une ligne rouge que quiconque doté d’une
conscience devrait tracer.
En outre, ce
débat porte sur la ligne rouge du Congrès. Vous, le Congrès des États-Unis,
avez accepté la Convention sur les armes chimiques. Vous, le Congrès des
États-Unis, avez adopté la Loi relative aux responsabilités de la Syrie [Syria
Accountability Act], qui stipule que les armes chimiques de la Syrie sont « une
menace à la sécurité du Moyen-Orient et aux intérêts de sécurité nationale des
États-Unis ». Vous, le Congrès des États-Unis, avez mis en garde contre les
graves conséquences qu’engendrerait un recours aux armes chimiques par Assad
tout particulièrement. Alors, M. le sénateur Corker, je vous affirme que c’est
l’une des raisons pour lesquelles la Syrie compte.
Alors que
nous débattons, le monde nous regarde, alors que vous décidez le monde se
demande – non pas si le régime Assad a perpétré la pire attaque chimique du
XXIe siècle ; cela ne fait à mon sens plus l’ombre d’un doute – le monde se
demande si les États-Unis d’Amérique consentiront, par leur silence, à se tenir
à l’écart alors que l’on permet à une telle brutalité de survenir sans
conséquence.
Au cours des
100 dernières années pratiquement, depuis le premier engagement mondial contre
les armes chimiques, seuls deux tyrans ont osé franchir la ligne la plus claire
au monde. Bachar al-Assad est aujourd’hui le troisième. Et je pense que vous
savez tous que l’histoire voue ces criminels à l’infamie et qu’elle n’a que peu
de compassion pour ceux qui leur ont permis d’agir.
Alors, la
réalité, c’est la gravité du moment. Voilà l’importance que revêt la décision
que ce Congrès doit prendre et que le monde attend de connaître dans les
prochains jours.
Le sénateur
Corker a posé une question fondamentale : pourquoi les Américains devraient-ils
se soucier, outre ce que je viens de dire, et qui devrait suffire, du jugement
du président et de son gouvernement ?
Il est clair
que, en sus de ce que j’ai mentionné à propos de la Loi sur les responsabilités
de la Syrie et de la menace pour le Moyen-Orient, nous ne pouvons pas négliger
l’impact des armes chimiques et le danger qu’elles posent dans une région
particulièrement instable et dans laquelle nous sommes profondément investis
depuis des années parce que nous y avons de très bons amis, nous y avons des
alliés, nous y avons des intérêts profonds.
Puisque la
politique du président Obama est que Bachar al-Assad doit partir, priver ce
dernier de la capacité de recourir aux armes chimiques ou saper sa capacité de
les utiliser revient, et ce n’est pas une mince affaire, à le priver d’une arme
meurtrière dans cette guerre civile en cours, et cela fait de l’effet. Cela
peut contribuer à stabiliser la région, à terme.
De surcroît,
nous avons d’autres intérêts stratégiques importants en matière de sécurité
nationale, non pas simplement pour ce qui est de prévenir la prolifération des
armes chimiques, mais aussi pour éviter la création d’un refuge sûr en Syrie,
ou d’une base d’opérations, qui permette aux extrémistes d’utiliser ces armes
contre nos amis. Nous savons tous que les éléments extrémistes des deux camps
attendent dans les coulisses, qu’ils poussent à la roue et qu’ils se battent.
Ils ne demanderaient qu’à mettre la main sur ces matériels.
Et le fait
est que s’il ne se passe rien qui puisse changer l’équation ou le calcul
actuel, cette région risque de devenir un espace non gouverné à un degré encore
plus poussé, un espace où les extrémistes menacent même les États-Unis et, de
façon plus immédiate, s’ils mettent la main sur ces armes, nos alliés et nos
amis, comme la Jordanie, Israël, le Liban ou d’autres encore.
Obliger
Bachar al-Assad à recalculer sa capacité d’agir en toute impunité peut l’amener
à comprendre qu’il lui est impossible de s’extirper de la fâcheuse situation
dans laquelle il se trouve par le recours aux gaz de combat ou aux balles.
Comme vous le savez, je pense, l’objectif primordial du président est de
parvenir à une solution négociée, mais pour y parvenir il faut que les parties
soient prêtes à négocier.
La Syrie est
également importante parce que, tout simplement – je ne peux pas vous le dire
plus clairement qu’en vous demandant, à chacun d’entre vous, de vous interroger
: si vous étiez Bachar al-Assad ou n’importe quel autre despote de la région,
et que les États-Unis reculent devant un tel moment, avec leurs alliés et amis,
quel message envoyons-nous ? Le message, c’est qu’il s’est vu accorder
l’impunité, la liberté de choisir une fois de plus d’utiliser ces armes ou de
nous obliger à revivre une fois de plus ce cycle, avec qui sait quel résultat
après que nous avons fait l’impasse une fois. Nous lui aurions donné les moyens
d’utiliser ces armes contre davantage de gens parce que nous nous serions
désistés.
Forts de la
même conviction concernant les événements survenus à Damas le 21 août, mes
amis, nous savons que Bachar al-Assad interpréterait notre désistement ou notre
silence comme une invitation à utiliser impunément ces armes. Et en créant
l’impunité, nous créerons une occasion – l’occasion faite à d’autres dictateurs
et terroristes de chercher à se procurer leurs propres armes de destruction
massive, y compris des armes nucléaires.
Croyez-moi,
il y a certaines personnes qui espèrent que le Congrès ne va pas donner une
suite favorable à la requête très limitée que le président vous a soumise.
L’Iran espère que vous détournerez le regard. Notre inaction lui donnerait
assurément l’autorisation au minimum de se méprendre sur notre intention, voire
de la mettre à l’épreuve. Le Hezbollah espère voir l’isolationnisme triompher.
La Corée du Nord espère que l’ambivalence va prévaloir. Tous sont à l’écoute de
notre silence. Et si nous ne répondons pas à Bachar al-Assad aujourd’hui, nous
éroderons une norme vieille de cent ans. En fait, nous éroderons une norme qui
protège nos soldats en temps de guerre. Et nous ouvrons la porte à des mises à
l’épreuve encore plus dangereuses à l’avenir.
Nos alliés et
nos partenaires comptent aussi sur nous dans cette situation. Le peuple d’Israël,
de la Jordanie, de la Turquie, tous regardent ce qui se passe à leur porte et
ils voient qu’ils sont potentiellement à deux doigts d’en pâtir, que des civils
dans leur population pourraient se faire tuer par suite des choix de Bachar
al-Assad face à l’inaction. Ils attendent anxieusement d’avoir l’assurance que
notre parole n’est pas vaine. Ils attendent d’avoir l’assurance que, si les
enfants allongés les uns à côté des autres dans des linceuls non tachés de sang
étaient les leurs, nous tiendrions la promesse que le monde a faite. C’est ce
qu’ils espèrent.
L’autorisation
que sollicite le président Obama est indiscutablement dans l’intérêt de notre
sécurité nationale. Nous devons envoyer à la Syrie et au monde, aux dictateurs
et aux terroristes, aux alliés et aux populations civiles, le message
indubitable que, quand les États-Unis d’Amérique et le monde disent « Plus
jamais », nous ne voulons pas dire de temps à autre ; nous ne voulons pas dire
ici ou là. Jamais veut dire jamais.
La question
soumise au vote porte donc sur la reddition de comptes. Les normes et les lois
qui font que le monde civilisé demeure civil ne veulent rien dire si on ne les
fait pas respecter. Comme l’a dit le juge Jackson dans sa plaidoirie au procès
de Nuremberg, « l’ultime étape pour éviter les guerres périodiques, qui sont
inévitables dans un système d’anarchie internationale, consiste à tenir les
hommes d’État responsables devant la loi. » Si les pires despotes du monde
voient qu’ils peuvent impunément faire fi des interdictions contre les pires
armes qui existent au monde, alors ces interdictions ne sont que des feuilles
de papier. C’est ce qu’on entend par reddition de comptes, et c’est ce qu’on
entend quand on dit qu’on ne peut pas rester silencieux.
Que je sois
bien clair : le président Obama ne demande pas à l’Amérique de partir en
guerre, et je dis cela ayant à mes côtés le secrétaire Hagel et le chef
d’état-major interarmes, le général Dempsey, qui savent ce qu’est la guerre. Le
sénateur McCain sait ce qu’est la guerre. Ils savent la différence entre partir
en guerre et ce que le président Obama demande maintenant. Nous sommes tous
d’accord pour ne pas envoyer de soldats sur le terrain. Le président Obama a
fait savoir on ne peut plus clairement que nous n’avons aucune intention
d’assumer la responsabilité de la guerre civile en Syrie. Il demande seulement
le pouvoir de faire clairement savoir, de ne laisser aucun doute, que les
États-Unis pensent vraiment ce qu’ils disent, que le monde, uni dans une
déclaration multilatérale, pense vraiment ce qu’il dit. Le président demande
l’autorisation de détériorer la capacité d’utilisation d’armes chimiques par
Bachar al-Assad et de le dissuader d’y recourir.
Assurément,
d’aucuns poseront la question, à juste titre il me semble, des conséquences
involontaires de l’action. D’aucuns craignent des représailles de nature à
déboucher sur un conflit plus étendu. Je ne vais pas mâcher mes mots : si
Bachar al-Assad est assez arrogant, je dirais même assez stupide, pour user de
représailles contre les conséquences de son comportement criminel, les
États-Unis et leurs alliés ont d’amples moyens pour lui faire regretter cette
décision sans avoir à partir en guerre. Même les partisans de Bachar al-Assad,
la Russie et l’Iran, disent publiquement que le recours aux armes chimiques est
inacceptable. Par ailleurs, certaines personnes vont soulever la question de
l’étendue de notre responsabilité. À celles-ci, je dis que, quand quelqu’un tue
des centaines d’enfants avec une arme dont le monde a prohibé l’emploi, nous
sommes tous responsables. C’est vrai en raison des traités comme la Convention
de Genève ou la Convention sur les armes chimiques et, pour nous aux
États-Unis, la loi sur les responsabilités de la Syrie. Mais c’est vrai aussi
parce que nous avons une humanité commune et partageons la décence la plus
élémentaire.
Ce n’est pas
le moment d’être isolationnistes dans un fauteuil. Ce n’est pas le moment
d’être spectateurs d’un massacre. Ni notre pays ni notre conscience ne peuvent
se permettre le coût du silence. Nous avons dénoncé des horreurs indicibles
bien des fois dans le passé. Nous devons maintenant passer à l’action et nous
devons protéger notre sécurité, protéger nos valeurs, et guider le monde, forts
de la conviction que nous comprenons parfaitement notre responsabilité. Merci.
Membre du
public – Monsieur le secrétaire d’État Kerry, le peuple
américain dit non à la guerre.
Le sénateur
Menendez, président de la commission – Silence dans la
salle. Silence dans la salle.
Membre du
public – Le peuple a dit non à la guerre. (Inaudible) une autre
guerre. Nous ne voulons pas une autre (inaudible).
Le sénateur
Menendez – Je demande au – veuillez rétablir le calme.
Membre du
public – (Inaudible) personne ne veut cette guerre. Les
missiles de croisière – lancer des missiles de croisière, ça veut dire une
autre guerre. Le peuple américain ne veut pas de ça. M. Kerry (inaudible).
Le sénateur
Menendez – Monsieur le secrétaire Hagel.
Le secrétaire
d’État John Kerry – Puis-je me permettre – la première fois que
j’ai fait une déposition devant cette commission, quand j’avais 27 ans, mes
sentiments étaient très similaires à ceux de la personne qui proteste. Et c’est
exactement pour cela qu’il est si important que nous débattions de cette
question, que nous parlions de ces sujets au vu et au su du pays, et le Congrès
va agir en sa qualité de représentant du peuple américain. Je crois que nous
pouvons tous respecter ceux qui ont un point de vue différent, et nous
respectons ce principe.
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(Fin du texte)
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September 5,
2013
Secretary of State John
Kerry’s Opening Remarks at Senate Hearing on Syrian Crisis
03 September 2013
U.S. DEPARTMENT OF STATE
Office of the Spokesperson
September 3, 2013
Office of the Spokesperson
September 3, 2013
REMARKS
Opening Remarks by Secretary
of State John Kerry
Before the United States Senate Committee on Foreign Relations
Before the United States Senate Committee on Foreign Relations
September 3, 2013
Washington, D.C.
Washington, D.C.
SECRETARY KERRY: Well, Mr. Chairman,
members of the committee, Ranking Member Corker, thank you very, very much for
having us here today. We look forward to this opportunity to be able to share
with you President Obama’s vision with respect to not just this action, but as
Senator Corker has inquired appropriately, about Syria itself and the course of
action in the Middle East. Mr. Chairman, thank you for welcoming Teresa. This
is her first public event since early July, so we’re all happy she’s here.
As we convene for this debate, it’s not an
exaggeration to say to you, all of you, my former colleagues, that the world is
watching not just to see what we decide. But it is watching to see how we make
this decision – whether in a dangerous world we can still make our government
speak with one voice. They want to know if America will rise to this moment and
make a difference.
And the question of whether to authorize
our nation to take military action is, as you have said, Mr. Chairman, and you’ve
echoed, Mr. Ranking Member, this is obviously one of the most important
decisions, one of the most important responsibilities of this committee or of
any senator in the course of a career. The President and the Administration
appreciate that you have returned quickly to the nation’s capital to address it
and that you are appropriately beginning a process of focusing with great care
and great precision, which is the only way to approach the potential use of
military power.
Ranking Member Corker, I know that you
want to discuss, as you said, why Syria matters to our national security and
our strategic interests, beyond the compelling humanitarian reasons. And I look
forward with Secretary Hagel and General Dempsey to laying that out here this
afternoon.
But first, it is important to explain to
the American people why we’re here. It’s important for people who may not have
caught every component of the news over the course of the Labor Day Weekend to
join us, all of us, in focusing in on what is at stake here. That’s why the
President of the United States made the decision, as he did, contrary to what
many people thought he would do, of asking the Congress to join in this
decision. We are stronger as a nation when we do that.
So we’re here because against multiple
warnings from the President of the United States, from the Congress, from our
friends and allies around the world, and even from Russia and Iran, the Assad
regime – and only, undeniably, the Assad regime – unleashed an outrageous
chemical attack against its own citizens. We’re here because a dictator and his
family’s personal enterprise, in their lust to hold onto power, were willing to
infect the air of Damascus with a poison that killed innocent mothers and
fathers and hundreds of their children, their lives all snuffed out by gas in
the early morning August 21.
Now, some people here and there,
amazingly, have questioned the evidence of this assault on conscience. I repeat
here again today that only the most willful desire to avoid reality can assert
that this did not occur as described or that the regime did not do it. It did
happen – and the Assad regime did it.
Now, I remember Iraq. Secretary Hagel
remembers Iraq. General Dempsey especially remembers Iraq. But Secretary Hagel
and I and many of you sitting on the dais remember Iraq in a special way
because we were here for that vote. We voted. And so we are especially
sensitive, Chuck and I, to never again asking any Member of Congress to take a
vote on faulty intelligence. And that is why our intelligence community has
scrubbed and re-scrubbed the evidence. We have declassified unprecedented
amounts of information. And we ask the American people and the rest of the
world to judge that information.
We can tell you beyond any reasonable
doubt that our evidence proves the Assad regime prepared for this attack,
issued instructions to prepare for this attack, warned its own forces to use
gas masks. We have physical evidence of where the rockets came from and when.
Not one rocket landed in regime-controlled territory. Not one. All of them
landed in opposition-controlled or contested territory. We have a map, physical
evidence, showing every geographical point of impact – and that is concrete.
Within minutes of the attack – 90, I
think, to be precise, maybe slightly shorter – the social media exploded with
horrific images of the damage that had been caused – men and women, the elderly
and children, sprawled on a hospital floor with no wounds, no blood – but all
dead. Those scenes of human chaos and desperation were not contrived. They were
real. No one could contrive such a scene.
We are certain that none of the opposition
has the weapons or capacity to effect a strike of this scale – particularly
from the heart of regime territory. Just think about it in logical terms,
common sense. With high confidence, our intelligence community tells us that
after the strike, the regime issued orders to stop, and then fretted openly, we
know, about the possibility of UN inspectors discovering evidence. So then they
began to systematically try to destroy it. Contrary to my discussion with their
Foreign Minister, who said we have nothing to hide, I said if you have nothing
to hide, then let the inspectors in today and let it be unrestricted. It
wasn’t. They didn’t. It took four days of shelling before they finally allowed
them in under a constrained, prearranged structure. And we now have learned
that the hair and blood samples from first responders in East Damascus has
tested positive for signatures of sarin.
So my colleagues, we know what happened.
For all the lawyers, for all the former prosecutors, for all those who have sat
on a jury – I can tell you that we know these things beyond the reasonable
doubt that is the standard by which we send people to jail for the rest of their
lives.
So we’re here because of what happened two
weeks ago. But we’re also here because of what happened nearly a century ago,
in the darkest moments of World War I and after the horror of gas warfare, when
the vast majority of the world came together to declare, in no uncertain terms,
that chemical weapons crossed a line of conscience and they must be banned from
use forever. Over the years that followed, over 180 countries – including Iran,
Iraq, and Russia – agreed and they joined the Chemical Weapons Convention. Even
countries with whom we agree on little agreed on that conviction.
Now, some have tried to suggest that the
debate we’re having today is about President Obama’s redline. I could not more
forcefully state that is just plain and simply wrong. This debate is about the
world’s redline, it’s about humanity’s redline, and it’s a redline that anyone
with a conscience ought to draw.
This debate is also about Congress’s own
redline. You – the United States Congress – agreed to the Chemical Weapons
Convention. You – the United States Congress – passed the Syria Accountability
Act, which says Syria’s chemical weapons are, quote, “threaten the security of
the Middle East and the national security interests of the United States.” You
– the Congress – have spoken out about grave consequences if Assad in
particular used chemical weapons. So I say to you, Senator Corker, that is one
of the reasons why Syria is important.
And as we debate and the world watches, as
you decide and the world wonders – not whether Assad’s regime executed the
worst chemical-weapons attack of the 21st century; that fact I think is now
beyond question – the world wonders whether the United States of America will
consent, through silence, to standing aside while this kind of brutality is
allowed to happen without consequence.
In the nearly 100 years since the first
global commitment against chemical weapons, only two tyrants dared to cross the
world’s brightest line. Now Bashar al-Assad has become the third. And I think
all of you know that history holds nothing but infamy for those criminals and
history reserves also very little sympathy for their enablers.
So the reality is the gravity of this
moment. That is the importance of the decision that this Congress faces and
that the world is waiting to learn about in these next days.
Now, Ranking Member Corker asked a central
question: Why should Americans care, beyond what I’ve just said, which ought to
be enough, in the judgment of the President and this Administration?
Well, it is clear that, in addition to
what I’ve just mentioned about the Syria Accountability Act and the threat to
the Middle East, we cannot overlook the impact of chemical weapons and the
danger that they pose to a particularly volatile area of the world in which we’ve
been deeply invested for years, because we have great friends there, we have
allies there, we have deep interests there.
Since President Obama’s policy is that
Assad must go, it is not insignificant that to deprive him of the capacity to
use chemical weapons or to degrade the capacity to use those chemical weapons
actually deprives him of a lethal weapon in this ongoing civil war, and that
has an impact. That can help to stabilize the region, ultimately.
In addition, we have other important
strategic national security interests, not just in the prevention of the
proliferation of chemical weapons, but to avoid the creation of a safe haven in
Syria or a base of operations for extremists to use these weapons against our
friends. All of us know that the extremes of both sides are there waiting in
the wings, working and pushing and fighting. They’d be desperate to get their
hands on these materials.
And the fact is that if nothing happens to
begin to change the equation or the current calculation, that area can become
even more so an area of ungoverned space, where those extremists threaten even
the United States and more immediately, if they get their hands on those
weapons, allies and friends of ours like Jordan or Israel or Lebanon or others.
Forcing Assad to change his calculation
about his ability to act with impunity can contribute to his realization that
he cannot gas or shoot his way out of his predicament. And as I think you know,
it has been the President’s primary goal to achieve a negotiated resolution,
but you got to have parties prepared to negotiate to achieve that.
Syria is also important because, quite
simply – I can’t put this to you more plainly than to just ask each of you to
ask yourselves if you’re Assad or if you’re any one of the other despots in
that region, and the United States steps back from this moment, together with
our other allies and friends, what is the message? The message is that he has
been granted impunity, the freedom to choose to use the weapons again or force
us to go through this cycle again, with who knows what outcome after once
refusing it. We would have granted him the capacity to use these weapons
against more people with greater levels of damage because we would have stood
and stepped away.
As confidently as we know what happened in
Damascus, my friends, on August 21st, we know that Assad would read our
stepping away or our silence as an invitation to use those weapons with
impunity. And in creating impunity, we will be creating opportunity – the
opportunity for other dictators and/or terrorists to pursue their own weapons
of mass destruction, including nuclear weapons.
I will tell you, there are some people
hoping that the United States Congress doesn’t vote for this very limited
request the President has put before you. Iran is hoping you look the other
way. Our inaction would surely give them a permission slip for them to at least
misinterpret our intention, if not to put it to the test. Hezbollah is hoping
that isolationism will prevail. North Korea is hoping that ambivalence carries
the day. They are all listening for our silence. And if we don’t answer Assad
today, we will erode a standard that has existed for those hundred years. In
fact, we will erode a standard that has protected our own troops in war. And we
will invite even more dangerous tests down the road.
Our allies and our partners are also
counting on us in this situation. The people of Israel, of Jordan, of Turkey
each look next door and they see that they’re one stiff breeze away from the
potential of being hurt, their civilians being killed as a consequence of
choices Assad might take in the absence of action. They anxiously await our
assurance that our word means something. They await the assurance that if the
children lined up in unbloodied burial shrouds were their own children, that we
would keep the world’s promise. That’s what they’re hoping.
So the authorization that President Obama
seeks is definitively in our national security interest. We need to send to
Syria and to the world, to dictators and to terrorists, to allies, and to
civilians alike the unmistakable message that when the United States of America
and the world say “Never again,” we don’t mean sometimes, we don’t mean
somewhere. Never means never.
So this is a vote for accountability.
Norms and laws that keep the civilized world civil mean nothing if they’re not
enforced. As Justice Jackson said in his opening argument at the Nuremberg
trials, “The ultimate step in avoiding periodic wars, which are inevitable in a
system of international lawlessness, is to make statesmen responsible to the
law.” If the world’s worst despots see that they can flout with impunity
prohibitions against the world’s worst weapons, then those prohibitions are
just pieces of paper. That is what we mean by accountability, and that is what
we mean by we cannot be silent.
So let me be clear: President Obama is not
asking America to go to war, and I say that sitting next to two men, Secretary
Hagel and Chairman Dempsey, who know what war is. Senator McCain knows what war
is. They know the difference between going to war and what President Obama is
requesting now. We all agree there will be no American boots on the ground. The
President has made crystal clear we have no intention of assuming
responsibility for Syria’s civil war. He is asking only for the power to make
clear, to make certain that the United States means what we say, that the
world, when we join together in a multilateral statement, mean what we say.
He’s asking for authorization to degrade and deter Bashar al-Assad’s capacity
to use chemical weapons.
Now, some will undoubtedly ask, and I
think appropriately, what about the unintended consequences of action? Some
fear a retaliation that leads to a larger conflict. Well, let me put it
bluntly: If Assad is arrogant enough, and I would say foolish enough, to
retaliate to the consequences of his own criminal activity, the United States
and our allies have ample ways to make him regret that decision without going
to war. Even Assad’s supporters, Russia and Iran, say publicly that the use of
chemical weapons is unacceptable. Now, some will also question the extent of
our responsibility. To them, I say when someone kills hundreds of children with
a weapon the world has banned, we are all responsible. That is true because of
treaties like the Geneva Convention and the Chemical Weapons Convention, and
for us, the Syria Accountability Act. But it’s also true because we share a
common humanity and a common decency.
This is not the time for armchair
isolationism. This is not the time to be spectators to slaughter. Neither our
country nor our conscience can afford the cost of silence. We have spoken up
against unspeakable horror many times in the past. Now, we must stand up and
act, and we must protect our security, protect our values, and lead the world
with conviction that is clear about our responsibility. Thank you.
AUDIENCE MEMBER: Secretary Kerry, the
American people say no war.
CHAIRMAN MENENDEZ: The committee will be
in order. The committee will be in order.
AUDIENCE MEMBER: The people have said no
war. (Inaudible) another war. We don’t want another (inaudible).
CHAIRMAN MENENDEZ: I’d ask the – please to
restore order.
AUDIENCE MEMBER: (Inaudible) nobody wants
this war. Cruise missiles – launching cruise missiles means another war. The
American people do not want this. Secretary Kerry (inaudible).
CHAIRMAN MENENDEZ: Secretary Hagel.
SECRETARY KERRY: Can I just say before you
– the first time I testified before this committee, when I was 27 years old, I
had feelings very similar to that protester. And I would just say that is
exactly why it is so important that we are all here having this debate, talking
about these things before the country, and that the Congress itself will act
representing the American people. And I think we all can respect those who have
a different point of view, and we do.
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(End of
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