Au martyr!
Tuez moi en toute liberté par vos assauts contre toute forme d'expression contraire à vos intérêts mesquins, malsains.
Détruisez en moi tout effort de cohérence et d'objectivité, tout effort d'égalité devant la loi, de justice sociale et empoisonnez ma socialité, mon empathie, mon besoin de fraterniser par vos pulsions martiales, vos préférences claniques et égoïstes mais laissez-moi la chance de ramasser mon cadavre et de décider de la suite.
À mes frères et sœurs, familles et amis affectés par ce deuil:
À mes funérailles, faites entonner à grands renforts de jets de pierre:
"vle pa vle, fò l ale
vle pa vle, fò l ale
vle pa vle, fòk... ale"
Battez-vous les uns contre les autres, familles, amis et ennemis jusqu'à épuisement de vos forces. Brisez chaises, tables et autres matériels, défoncez portes et plafond et incendiez les lieux.
Conduisez moi au cimetière sur fond de barricades et pneus enflammés, de carcasses, de tessons de bouteilles, dans un décor orné de pancartes au lieu de couronnes, de protestations acerbes et propos grossiers en guise de manifestations de sympathie.
Je veux voir des cohortes d'opposants cyniques, cinglés et barbares détourner mon cercueil et violer ma mort, déchirer mes vêtements funèbres et tirer au sort pour gagner ma place. Je veux qu'on me réveille par une overdose d'injures graves sous une pluie de terreurs et qu'on vocifère toute la haine d'un peuple en panne de vitesse sur le cortège. J'ai besoin d'une folle ambiance de protestation et de grosses vagues de cris de douleurs.
Créez des emplois! Engagez de faux agents de la police pour sécuriser le désordre, faux sympathisants pour pleurer, crier victoire et faux membres de la famille pour grossir et enflammer la foule.
Engagez des experts, des extrémistes radicaux et radicalisés par nécessité:
- de ceux qui ont fait le dechoukaj de 1986 et 1987: version 1.0 du Rache manyòk ou bay teren blanch;
- des producteurs de la période d'essai de la dictature démocratique des années 88-89 et 90;
- des artisans du parfait chaos 1990-2004, peu importe leur appartenance: Atache, Rats constipés ou Attila testicule au cul;
- des technocrates et fossoyeurs avérés de 2004-2006;
- des Maîtres nageurs de la piscine de l'Hotel Montana: 2006
- des manipulés de l'émeute de la faim, chez-d'œuvre d'un régime aux inspirations génocidaires fertiles;
- des casseurs des Cayes, des zélés nationaux des années 2010-2015, bandits légalisés, distingués héritiers et défenseurs du postulat: "seul le désordre peut assurer l'ordre";
- des alliés circonstanciels, membres de la coalition d'Automne 2015, futurs membres de la méritocratie, grand attroupement des ennemis dans l'union, qui se battront pour graver sur ma pierre tombale l’article 1er du Décret Électoral:
"Le Conseil électoral provisoire est une institution indépendante et impartiale, chargée de l’organisation et du contrôle des élections sur toute l’étendue du territoire de la République. Il jouit de l’autonomie administrative et financière."
Je veux voir des journalistes affolés, courir dans toutes les directions en quête scoops autour du chemin sanglant qui conduira au Palais national le dernier rescapé, nouveau-né de la maladie collective qui veut que l'ordre soit un produit exclusif de la crise et qu'à force de côtoyer l'inacceptable, refuser pour exiger le minimum devient la norme pour imposer l'impossible.
Déjà! Des laboratoires se spécialisent dans la production de Plans macabres pour le pays et créent les incitatifs nécessaires à leurs applications: manipulation de l'opinion publique, affaiblissement des institutions de base, provocation massive par des offres de l'inacceptable (intox, fraudes, népotisme, violence policière, etc.)
Dans l'accomplissement de leur plan de destruction massive, je rendrai mes funérailles à leur goût en vue d'étancher leur soif de violence et de vengeance, leur cupidité, leur hypocrisie et leur déraison, si par ma mort vivra le pays. Martyrisé, si par ce chemin retrouvera ce peuple sa dignité, paix et repos à mon âme mais surtout je veux:
1) que mes funérailles témoignent du mépris résolu, du bannissement certifié de ceux qui croient que l'union fait la honte plutôt que la force. Ils nous poussent à nous unir pour détruire vies et biens, enfreindre la loi et accepter chômages, inflation, misères, insécurité et cadavres comme décor d'une vie courante;
2) que ma mort par la destruction des valeurs morales et républicaines soit une épine éternelle aux pieds des obscurantistes, théoriciens et bénéficiaires du défaitisme haïtien, du cycle du chaos et assassins patentés de la génération des années 80, ainsi que leurs complices;
3) que mon souffle de vie soit éteinte par la violation de mes droits pour qu'un PINGA soit lancé aux semeurs de mauvaises graines aux champs d'espoir des jeunes des années 2000 et qu'une lutte soit engagée pour faire naître Haïti de ses cendres.
La postérité retiendra que vous étiez tristement célèbre, si vous vous soumettez à vos instincts aux dépens d'un état de bien-être collectif, vous ne serez que pièce justificative d'une tradition de négation de la dignité humaine.
Claudy DONET
J'aime Haïti
Credit
Tuez moi en toute liberté par vos assauts contre toute forme d'expression contraire à vos intérêts mesquins, malsains.
Détruisez en moi tout effort de cohérence et d'objectivité, tout effort d'égalité devant la loi, de justice sociale et empoisonnez ma socialité, mon empathie, mon besoin de fraterniser par vos pulsions martiales, vos préférences claniques et égoïstes mais laissez-moi la chance de ramasser mon cadavre et de décider de la suite.
À mes frères et sœurs, familles et amis affectés par ce deuil:
À mes funérailles, faites entonner à grands renforts de jets de pierre:
"vle pa vle, fò l ale
vle pa vle, fò l ale
vle pa vle, fòk... ale"
Battez-vous les uns contre les autres, familles, amis et ennemis jusqu'à épuisement de vos forces. Brisez chaises, tables et autres matériels, défoncez portes et plafond et incendiez les lieux.
Conduisez moi au cimetière sur fond de barricades et pneus enflammés, de carcasses, de tessons de bouteilles, dans un décor orné de pancartes au lieu de couronnes, de protestations acerbes et propos grossiers en guise de manifestations de sympathie.
Je veux voir des cohortes d'opposants cyniques, cinglés et barbares détourner mon cercueil et violer ma mort, déchirer mes vêtements funèbres et tirer au sort pour gagner ma place. Je veux qu'on me réveille par une overdose d'injures graves sous une pluie de terreurs et qu'on vocifère toute la haine d'un peuple en panne de vitesse sur le cortège. J'ai besoin d'une folle ambiance de protestation et de grosses vagues de cris de douleurs.
Créez des emplois! Engagez de faux agents de la police pour sécuriser le désordre, faux sympathisants pour pleurer, crier victoire et faux membres de la famille pour grossir et enflammer la foule.
Engagez des experts, des extrémistes radicaux et radicalisés par nécessité:
- de ceux qui ont fait le dechoukaj de 1986 et 1987: version 1.0 du Rache manyòk ou bay teren blanch;
- des producteurs de la période d'essai de la dictature démocratique des années 88-89 et 90;
- des artisans du parfait chaos 1990-2004, peu importe leur appartenance: Atache, Rats constipés ou Attila testicule au cul;
- des technocrates et fossoyeurs avérés de 2004-2006;
- des Maîtres nageurs de la piscine de l'Hotel Montana: 2006
- des manipulés de l'émeute de la faim, chez-d'œuvre d'un régime aux inspirations génocidaires fertiles;
- des casseurs des Cayes, des zélés nationaux des années 2010-2015, bandits légalisés, distingués héritiers et défenseurs du postulat: "seul le désordre peut assurer l'ordre";
- des alliés circonstanciels, membres de la coalition d'Automne 2015, futurs membres de la méritocratie, grand attroupement des ennemis dans l'union, qui se battront pour graver sur ma pierre tombale l’article 1er du Décret Électoral:
"Le Conseil électoral provisoire est une institution indépendante et impartiale, chargée de l’organisation et du contrôle des élections sur toute l’étendue du territoire de la République. Il jouit de l’autonomie administrative et financière."
Je veux voir des journalistes affolés, courir dans toutes les directions en quête scoops autour du chemin sanglant qui conduira au Palais national le dernier rescapé, nouveau-né de la maladie collective qui veut que l'ordre soit un produit exclusif de la crise et qu'à force de côtoyer l'inacceptable, refuser pour exiger le minimum devient la norme pour imposer l'impossible.
Déjà! Des laboratoires se spécialisent dans la production de Plans macabres pour le pays et créent les incitatifs nécessaires à leurs applications: manipulation de l'opinion publique, affaiblissement des institutions de base, provocation massive par des offres de l'inacceptable (intox, fraudes, népotisme, violence policière, etc.)
Dans l'accomplissement de leur plan de destruction massive, je rendrai mes funérailles à leur goût en vue d'étancher leur soif de violence et de vengeance, leur cupidité, leur hypocrisie et leur déraison, si par ma mort vivra le pays. Martyrisé, si par ce chemin retrouvera ce peuple sa dignité, paix et repos à mon âme mais surtout je veux:
1) que mes funérailles témoignent du mépris résolu, du bannissement certifié de ceux qui croient que l'union fait la honte plutôt que la force. Ils nous poussent à nous unir pour détruire vies et biens, enfreindre la loi et accepter chômages, inflation, misères, insécurité et cadavres comme décor d'une vie courante;
2) que ma mort par la destruction des valeurs morales et républicaines soit une épine éternelle aux pieds des obscurantistes, théoriciens et bénéficiaires du défaitisme haïtien, du cycle du chaos et assassins patentés de la génération des années 80, ainsi que leurs complices;
3) que mon souffle de vie soit éteinte par la violation de mes droits pour qu'un PINGA soit lancé aux semeurs de mauvaises graines aux champs d'espoir des jeunes des années 2000 et qu'une lutte soit engagée pour faire naître Haïti de ses cendres.
La postérité retiendra que vous étiez tristement célèbre, si vous vous soumettez à vos instincts aux dépens d'un état de bien-être collectif, vous ne serez que pièce justificative d'une tradition de négation de la dignité humaine.
Claudy DONET
J'aime Haïti
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